Excursion de la SHTI à Nogent et à Langres
La sortie annuelle de notre société d'histoire a réuni 54 participants. Elle avait pour double destination le musée de la coutellerie à Nogent et la ville de Langres (Haute-Marne).
Remontant à la fin du XVIIe siècle, la coutellerie à Nogent est une tradition qui a profité d'un déclin de cette activité dans la ville voisine de Langres. Une quarantaine de villages autour de Nogent ont alors développé un savoir faire inégalé entre les mains d'ouvriers-paysans qui écouleront leur production chez des maîtres-couteliers. Ces derniers, basés à Paris ou à Langres, s'attribueront le mérite et le profit de ce travail populaire. Répartis en trois groupes, nous avons pu découvrir une fascinante variété d'outils coupants, du canif à l'épée, en passant par les cisailles ou les instruments de toilette ou de chirurgie. Avec aussi quelques objets originaux tels que le couteau Zeppelin, produit à la suite de l'atterrissage forcé d'un dirigeable allemand près de Bourbonne-les-Bains en 1917. Ou encore ce couteau de voyage muni d'un réservoir de sel avec une grille de saupoudrage... L'inventivité des concepteurs n'avait pas plus de limites que l'infinie variété des besoins et des usages.
Après un repas au Grand Hôtel de l'Europe dans la rue principale de Langres, nous avons pris place dans le train touristique de l'office de tourisme. Suivant les commentaires passionnants de notre guide, nous avons pu faire le tour du chemin de ronde des remparts, avec un arrêt à la cathédrale Saint-Mammès. D'une taille imposante, cet édifice religieux fait le lien entre l'architecture romane et l'âge du gothique pur, dans un style bourguignon rappelant la cathédrale Saint-Lazare à Autun. Une très belle chapelle dédiée à la Sainte-Croix (1549) renferme entre autres un sol en dalles de faïence de style Renaissance, une voûte en berceau à caissons sculptés et une très belle Vierge dite hanchée, en raison de sa position légèrement incurvée pour supporter le poids de l’enfant Jésus. Dans le chœur, un maître-autel massif masque quelque peu le fond de l'église qui s'élève dans une voûte en cul-de-four typique de l'art roman.
Un second arrêt du train touristique a permis de visiter la tour dite de Navarre, la seule qui comporte une couverture, reposant sur une charpente impressionnante. Faisant partie du système défensif de la ville, cette construction comporte une rampe d'accès rendant possible l'acheminement jusque sur la terrasse de lourdes pièces d'artillerie. De la poudre a pu être stockée dans la partie basse de la tour, grâce à la toiture qui assurait une protection contre l'humidité.
Le sentiment général pendant le voyage retour était celui d'une excursion fort agréable, riche en enseignements, formidablement organisée, une fois encore, par Denise Aymard.